Jacques Friedel (médaille d’or du CNRS en 1970 et grand-croix de la légion d’honneur en 2013) et ses élèves ont été pionniers dans l’étude des structures électroniques des métaux et alliages, puis des verres de spin et des surfaces. Ces travaux mettent en particulier l’accent sur les effets d’écran dans les métaux : réalité et application des oscillations spatiales de Friedel. A partir des années 70 l’étude des structures électroniques a évolué vers celle des systèmes à corrélations fortes (oxydes de métaux de transition, conducteurs organiques,…) et des nouveaux états électroniques de la matière.
Cela a été en particulier le cas du domaine des conducteurs électroniques de basse dimension, où parmi les résultats marquants on peut citer la découverte de la transition de Peierls (1972) et du premier supraconducteur organique (1979), la mise en évidence d’ordre local et à grande distance du type onde de densité de charge, les études des phases ondes de densité de spin induites sous champ magnétique, ainsi que la mise en évidence d’un pseudo-gap dans les cuprates supraconducteurs à haute température critique. C’est aussi dans le prolongement des premiers travaux sur les alliages ferromagnétiques de métaux de transition qu’Albert Fert (prix Nobel de Physique en 2007) et son équipe, en collaboration avec la Thomson-CSF, ont découvert en 1988 le phénomène de magnétorésistance géante dans des multicouches magnétiques ultra-minces. Cette découverte a donné lieu à des applications dont la plus importante concerne la lecture des disques durs d’ordinateurs et a ouvert la voie à un nouveau type d’électronique : la spintronique. Cette activité de recherche aux échelles réduites, toujours très présente au laboratoire dans le domaine du micro- et nano- magnétisme, s’élargit actuellement vers la physique mésoscopique et les nanosciences.