Raimond Castaing (médaille d’or du CNRS en 1975), inventeur de la microsonde électronique utilisant l’émission secondaire de rayons X à partir d’un sujet de thèse donné par André Guinier, et ses élèves ont développé de nouvelles méthodes d’analyse chimique quantitative à des échelles de plus en plus fines, du micro au nano et maintenant à l’atome individuel. Parmi ces méthodes, il convient de signaler l’utilisation de l’émission ionique secondaire avec le développement du premier analyseur, qui a servi de prototype à toute une famille d’instruments construits depuis 1969 sous licence CAMECA.
Ces analyseurs ioniques (dit « de Slodzian ») sont largement utilisés en métallurgie, science des matériaux, géo- et cosmo-chimie, biologie, médecine, et une nouvelle génération de microscopes ioniques à balayage (nano-SIMS) est apparue récemment. Ce fut aussi dans les années 60, l’introduction du filtre d’énergie (dit « filtre de Castaing-Henry ») dans la colonne de microscopes électroniques à transmission, qui a ouvert la voie au filtrage en énergie des images et à la spectroscopie des pertes d’énergie résolue spatialement. Les nouvelles générations de ces appareillages équipent maintenant la totalité des microscopes arrivant sur le marché. Au laboratoire, ils ont joué un rôle clé dans la visualisation, l’analyse et l’étude des défauts, agrégats, nanotubes et autres objets actuellement placés au cœur des nanosciences. Par les nombreuses études théoriques et expérimentales sur les agrégats dans les années 60-70, le laboratoire a aussi fortement contribué à lancer ce domaine.